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Nouvelle séance de l'atelier d'anthropologie africaniste, avec Océane de Oliveira (LESC)

Dans les rues du centre-ville du Cap, il est difficile de ne pas remarquer l’omniprésence des minibus taxis, qui comptent parmi les moyens de transport public du pays. Au volant, les chauffeurs passent la tête par la fenêtre du véhicule en marche pour crier les directions aux piétons, potentiels passagers. La musique, souvent forte, indique aussi le passage des taxis, ainsi que les coups de klaxons qui retentissent pour s’assurer qu’on est entendu et vu de tous. Mais les taxis drivers sont aussi les héros qui connectent les townships au centre-ville, en emmenant chaque jour les habitants des périphéries au travail. Ici, nous nous intéresserons plus particulièrement aux interactions qui naissent au sein du taxi. Il s’agira de se demander comment le minibus taxi agit comme un liant social en soudant les passagers autour de codes et de civilités spécifiques partagés, et comment les normes de sociabilité propres au taxi favorisent l'échange. Cependant, en même temps qu’il lie, le taxi révèle une fracture : il reste en effet rare de voir des visages blancs au sein du taxi. Cette homogénéité ‘raciale’ du taxi interroge sur la manière dont la pluralité des publics cohabite dans la ville. Nous discuterons donc aussi de la manière dont le bus, autre moyen de transport au Cap, est perçu par les citadins. Car les transports publics, en révélant chacun des normes et des représentations bien différentes -voire opposées, mettent en lumière les frontières qui séparent les citadins du Cap.