Sculpter sa place dans la fête. Techniques des corps et jeux d'intentions dans les pratiques musicales et dansées de l'île de Chios (Grèce)
Thèse préparée sous la direction de Michèle Baussant et Victor A. Stoichita
Le jury sera composé de :
Michèle Baussant, Directrice de recherche (directrice de thèse)
Raphaël Blanchier, Maître de conférence (examinateur)
Maria Couroucli, Directrice de recherche émérite (rapporteure)
Anne de Sales, Directrice de recherche émérite (examinatrice)
Michael Houseman, Directeur d'étude émérite (rapporteur)
Georges Kokkonis, Professeur associé (examinateur)
Katell Morand, Maîtresse de conférence (examinatrice)
Valentina Vapnarsky, Directrice de recherche (examinatrice)
Cette thèse porte sur les pratiques musicales et dansées que les habitants des communautés villageoises de l’île grecque de Chios associent à leur « tradition » (parádosi) et mobilisent lors de situations spécifiques telles que les mariages, les fêtes de compagnie, les bals de villages et les festivités de Carnaval. L’hypothèse centrale de la thèse est que ces pratiques musicales et dansées peuvent s'envisager comme des techniques du corps permettant aux musiquants : 1) de s'inscrire dans l'espace-temps social pertinent à leurs yeux, en « sculptant » leur place au sein de leur monde social tant d'un point de vue synchronique que diachronique ; 2) de créer des espaces-temps performatifs en « sculptant » leur place sur la piste de danse par la reconfiguration de l'espace et du temps ; 3) de créer des espace-temps fictionnels et de coordonner leurs imaginaires afin de s'immerger ensemble dans des mondes parallèles et d'ainsi expérimenter des formes d'alternatives à la réalité.
This thesis focuses on the musical and dance practices that the inhabitants of village communities on the Greek island of Chios associate with their "tradition" (paradosi) and mobilize during specific situations such as weddings, private and public parties, as well as Carnival festivities. The central hypothesis of the thesis is that these musical and dance practices can be conceived as body techniques enabling musickers: 1) to inscribe themselves in the social spacetime relevant to them, by "sculpting" their position within their social world from both a synchronic and diachronic point of view; 2) to create performative space-time by "sculpting" their position on the dance floor through the reconfiguration of space and time; 3) to create fictional space-time and coordinate their imaginations in order to immerse themselves together in parallel worlds and thus to experiment alternative forms of reality.