Évènements

La notion de personne baroque et son revers amérindien, Alexandre Surrallès (CNRS, LAS)

Séminaire d’anthropologie américaniste

Vendredi 17 Novembre 2017 10:00 - 12:00
MSH – 54 bd Raspail – salle 09 (1er sous-sol)
54 bd raspail, paris

Présentation

SAA 2017-11-17 Alexandre Surralles (Montoya, Vocabulario de la lengua guarani)Discutant : César Itier – INALCO

« Ils rendent un culte au Christ et servent leurs dieux, ils vénèrent le Seigneur et ne le vénèrent pas […]. Ils le vénèrent seulement dans les mots, ils le vénèrent tant que le leur enjoignent le juge ou le prêtre, ils le vénèrent, enfin, sous une fausse apparence de christianisme. Ils ne le vénèrent pas dans leur intérieur, ils ne lui rendent pas de culte véritable et ils n’ont pas la foi de cœur requise pour la justice. À quoi bon continuer ! Leurs descendants continuent aujourd’hui à faire de même que leurs ancêtres ». Ce constat d’échec posé à la fin du XVIe siècle par José d’Acosta dans son De procuranda Indorum salute est en réalité une invitation à changer les manières d’aborder l’évangélisation des Indiens d’Amérique. Il faut passer d’une préoccupation ontologique, plus encline à se laisser convaincre que les Indiens méritent d’être convertis, à une réflexion psychologique : comment pénétrer l’âme indigène pour susciter une véritable adhésion au christianisme ? Comme le remarque l’anthropologue, linguiste et aussi jésuite Xavier Albó, avec l’arrivée de la Compagnie de Jésus en Amérique, le nouvel objectif est la christianisation de l’Indien dans son intériorité. « Les Indiens qui jusque là étaient considérés comme des choses devinrent alors “quelqu’un”, c’est-à-dire des personnes ». La tâche des missionnaires du milieu du XVIe siècle était de proposer aux populations amérindiennes une notion d’humain qui englobe l’ensemble de l’humanité et qui la distingue des animaux. Au tournant du XVIIe siècle, la notion de personne semble prendre le relais, avec des efforts consacrés à sa définition et à sa promotion, même si la traduction de ce terme dans les langues amérindiennes devient une tâche redoutable.


vignette saa 2015 2016Le Séminaire d’anthropologie américaniste (SAA) propose une réflexion sur les débats contemporains de l’anthropologie américaniste, en croisant les perspectives de l’histoire, de la politique, de la linguistique ou de l’ethnomusicologie. Alternant des aires géographiques et des contextes culturels diversifiés, il ouvre un espace de discussion entre enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants autour de recherches en cours. Sont ainsi exposées dans ce séminaire des thématiques variées touchant au rituel, à l’organisation sociale, aux changements sociaux et religieux, aux politiques publiques, aux processus de transformation des sociétés et de construction des savoirs.

Ce séminaire est organisé par :

  • le centre Enseignement et recherche en anthropologie américaniste (EREA) du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC-EREA, UMR 7186),
  • le Centre de recherche sur les mondes américains (CERMA, MONDAM, UMR 8168)
  • et le Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS, UMR 7130).

Coordinateurs : Olivier Allard (EHESS, LAS), Anath Ariel de Vidas (CNRS, CERMA-Mondes américains), Isabelle Daillant (CNRS, EREA-LESC)

Il a lieu le troisième vendredi du mois de 10h à 12h à la Maison Suger – 16-18, rue Suger – 75006 Paris

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Cliché : © Anath Ariel de Vidas 1986

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