Évènements

La densité de l'évidence. Ostentation et valeur des apparences à Dakar, avec Ismaël Moya

Atelier d'anthropologie africaniste

Lundi 13 Février 2023 15:30 - 17:30
Salle 304F du LESC (3e étage)
MSH Mondes (bât. Ginouvès)
21, allée de l’Université, Nanterre

Présentation

À Dakar, la vie quotidienne est organisée autour de principes moraux qui valorisent la discrétion (sutura), l'harmonie dans les relations et la bonne entente (maslaa). Ce système moral se traduit par pratiques et des discours qui visent explicitement à enjoliver (rafetal) et à préserver les apparences en toutes circonstances. La production et le maintien des apparences sont ainsi l’objet d’un intense et permanent travail social observable à travers les pratiques discursives, vestimentaires, les relations conjugales, l’organisation spatiale, la gestion des conflits, la corruption, etc. Par ailleurs, le statut d'une personne repose moins sur ce qu'elle est que sur ce qu'elle semble être. Et en raison du travail de préservation des apparences, on ne peut jamais être sûr que quelqu'un soit vraiment ce qu'il semble être : celles et ceux qui savent ne peuvent rien dire, celles et ceux qui ne savent rien ne peuvent rien demander. De même, on ne peut jamais savoir réellement si une personne pense ce qu'elle dit, fait ce qu’elle dit, dit ce qu’elle fait, etc. Pour reprendre une éclairante expression wolof :« la personne est obscure » (nit dafa lëndëm).

De là, deux questions, la première simple  et la seconde  impossible 

(1) comment faire du terrain dans un contexte de ce type? 

Un terrain long!  

(2) Si les apparences sont ce qu’il y a de plus valorisé, quel est le statut du reste, ce qui est désigné communément comme la réalité, la vérité, l’authenticité, la sincérité, etc. ?  

Je tenterai dans cette présentation de montrer comment ne pas répondre en considérant l’ostentation (ngistal) et le rôle des griots comme des formes privilégiées de production de l’objectivité sociale. Cela me conduira à discuter d’une part de la question de la subjectivité et, d’autre part, des notions de « faux », « mimésis » ou encore « bluff » dans les études africaines contemporaines.


AAA.jpgL’Atelier d’anthropologie africaniste est un espace de discussion constructive de travaux en cours : présentation de matériaux de terrain, recherches en cours d’élaboration ou tout juste finalisées.

Il est organisé par des chercheuses et chercheurs du laboratoire sans distinction de statut.

L’atelier est ouvert à toute personne intéressée.

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