Évènements

SÉANCE REPORTÉE Atelier Chantiers: Mélancolies de....

Atelier « chantiers »

Vendredi 11 Janvier 2019 10:30 - 13:00
Salle 304F du LESC (3e étage)
MSH Mondes (bât. Ginouvès)
21, allée de l’Université, Nanterre

Présentation

POUR DES RAISONS INDÉPENDANTES DE NOTRE VOLONTÉ, CETTE SÉANCE EST REPORTÉE À UNE DATE ULTÉRIEURE! NOUS SOMMES DÉSOLÉES DE VOUS PRÉVENIR SI TARDIVEMENT...

 

La prochaine séance de l’Atelier « Chantiers » se tiendra le vendredi 11 janvier 2019 en salle F304 au LESC de 10h30 à 13h.

Nous aurons le plaisir d’y accueillir Romain Noël, qui, dans le prolongement de la séance suggérée par Adeline Herrou autour de la nostalgie, nous propose un exercice de curation expérimentale intitulé « Mélancolie(s) de… ».

 

Voici la consigne :
« Travaillant sur l'art contemporain et sur sa capacité à "exposer les pertes", j'aimerais proposer une réflexion sur cette notion d'exposition (et une tentative de définition de la mélancolie à partir de cette réflexion), et proposer un exercice que je pratique depuis un certain temps et qui m'a toujours beaucoup stimulé, qui consiste à imaginer et décrire une exposition ; pratique qui relève de ce qu'on pourrait appeler la "curation expérimentale" (experimental curating). Pour le coup, j'aimerais donc que chacun.e d'entre nous reprenne son objet et propose une exposition qui en rendrait compte avec pour seule contrainte de nommer cette exposition "Mélancolie(s) de....".

Par exemple, dans mon cas, mon exposition pourrait s'appeler "Mélancolies de l'Anthropocène", "Mélancolies environnementales" ou, de manière plus mystérieuse, "Mélancolies matérialistes". Chacun.e sera bien sûr libre de ne pas être aussi direct et pourra choisir un titre plus détourné, elliptique, voire même crypté, si cela peut servir le propos.

Le gros de l'exercice consistera ensuite à parler de son exposition, que ce soit à travers une note d'intention, une introduction à un catalogue d'exposition imaginaire, une description d'oeuvre(s), d'objet(s) ou de document(s) exposé(s) (avec bien sûr le droit d'inventer de toute pièce ces éléments : ce travail est un travail d'imagination et l'exposition dont il est question doit/peut s'assumer en tant que fiction). Les participant.e.s à l'exercice seront encouragé.e.s à réfléchir à la scénographie et à l'expérience du spectateur dans l'exposition. Par ailleurs, en tant que "commissaire d'exposition", il leur faudra rappeler la genèse de l'exposition, la manière dont le matériau exposé aura été rassemblé, et se justifier sur le choix du titre (moment où il s'agira de réfléchir à la notion de mélancolie). L'enjeu ultime de cet exercice est peut-être la mise en forme(s) des affects liés à des situations de pertes, de disparitions, d'extinctions, d'effondrements, c'est-à-dire liées à des hantises ou a des pressentiments inquiets.

Selon le matériau exposé, il s'agira aussi de parler des agents en jeu, qu'ils soient artistes, artisans, chercheurs.ses, ou qu'il s'agisse d'institutions, et de situer leur place au sein de l'exposition (comment le commissaire d'exposition a travaillé avec ces agents : commandes ? collecte collective ? Co-création ?). Concernant le choix du lieu, la liberté est totale : il pourra aussi bien s'agir d'un musée réel que d'un espace inventé (qu'il soit muséal ou non). On pourra très bien choisir un hall de gare, un terrain vague ou un espace privé (maison, appartement) spécialement investi pour l'occasion.

L'exercice d'imagination peut très bien servir à "exposer" l'inexposable. L'exposition peut très bien se changer en anti-musée, en musée imaginaire ou en musée impossible, façon SF, Kafka, Borgès, Perec ou autre (il est même envisageable de situer cette exposition dans un autre espace-temps). »

 

Courte notice biographique :

Ancien élève de l'EHESS, Romain Noël est doctorant en histoire de l'art au Centre d'histoire de Sciences Po, sous la direction de Laurence Bertrand Dorléac. Ses recherches portent sur les affects en Anthropocène, les liens entre apocalypse et mélancolie et les résistances artistiques aux processus d'extinction.

Parcours et projets

« J'ai réalisé mon master à l'EHESS, où je travaillais sous la direction de Marielle Macé à un mémoire sur le pathos humain à l'épreuve de la souffrance animale ("Déformations de la pitié. Mélancolies, ensauvagements et anthropologie littéraire de la domination"). En parallèle, j'ai créé avec mon ami Nadir Khanfour (qui travaillait lui aussi sous la direction de Marielle Macé : son mémoire portait sur les motifs cannibales/anthropophages dans les mondes (dé)colonisés), un "séminaire-atelier d'étudiant.e.s" intitulé Mélancolies critiques, au sein duquel nous avons tâché d'explorer nos propres mélancolies à partir de dispositifs expérimentaux (Nadir étant alors parallèlement engagé dans un cursus aux Beaux Arts de Cergy, le séminaire était composé presque à égalité d'étudiant.e.s en art et en sciences sociales). Par la suite, j’ai été amené à m'intéresser de plus près à l'art contemporain, ce qui a conduit Marielle Macé à me mettre en contact avec Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l'art à Sciences Po, sous la direction de laquelle je travaille désormais à une thèse intitulée "Les artistes à l'épreuve de l'anthropocène : exposer les pertes contemporaines".

La notion de perte étant centrale pour moi, je me suis naturellement intéressé aux extinction studies. Co-dirigeant avec Marielle Macé un numéro de la revue Critique intitulé "Vivre dans un monde abîmé", j'ai tâché dans ma contribution (intitulée "Une science mélancolique") de présenter ce champ émergeant à travers une recension de l'ouvrage collectif Extinction Studies. Stories of Time, Death and Generations, publié en mai 2017 aux presses de Columbia. Dans cet article, il est largement question d'anthropologie et d'ethnologie (notamment du "paradigme des derniers" de Fabre et des "apocalypses culturelles" de De Martino), puisque j'y pose l'hypothèse que les extinction studies viendraient accomplir le vœu secret de toute une tradition anthropologique, à savoir se constituer en tant que science de la perte, attentive à toutes les disparitions, et fondant son projet éthique et politique sur cette attention.

De manière générale, la question des liens entre pathos, création et production de savoir (ou entre science, affect et fiction) est au cœur de mon travail. Les questions qui me préoccupent en ce moment sont de cet ordre, puisque mon déplacement disciplinaire de la littérature comparée à l'histoire de l'art change la donne en la matière, et que la question du pathos dans l'art contemporain est autrement plus complexe à poser qu'en littérature. Enfin, je suis obligé de préciser que je suis poète avant même d'être chercheur. Outre des publications en revue, j'ai publié un petit livre aux éditions Fata Morgana en 2013, Errare, et un deuxième est à paraître, au printemps prochain, aux éditions du murmure, Mycelium. Petit conte post-apocalyptique. Je travaille par ailleurs à un livre-fleuve (impossible à finir) intitulé L'art secret de la guerre secrète. Archives Youri Johnson, au sein duquel mes recherches poétiques et théoriques s’enchevêtrent. »

 

Les participant.es sont invité.es, dans la mesure du possible, à envoyer leur proposition d’exposition par mail avant le 6 janvier 2019.


L’objectif de cet atelier est de créer un espace de travail, de réflexion et de discussion bienveillante autour des travaux en cours des chercheurs et chercheuses du laboratoire, confirmé-e-s ou doctorant-e-s. Il s’agit d’offrir un espace de discussion souple, adapté aux besoins et aux envies de chacun-e.

Depuis 2017-2018, l’atelier « chantiers » propose une nouvelle formule qui vise à expérimenter collectivement des formats d’écriture.

Pour chaque séance, un « meneur de jeu » est invité à transformer une obsession, un problème d’écriture ou un problème théorique, en une proposition d’exercice d’écriture : comment écrire un texte dont les notes de bas de page peuvent se lire indépendamment du texte ? Comment faire un portrait à la manière de Toni Morrison ? À quoi ressemblerait un texte en volutes ? Quels seraient les effets d’un texte sans ponctuation ?

Chaque séance est organisée autour d’une proposition/consigne d’écriture à laquelle les participants répondent à partir de leurs matériaux, ou en retravaillant un texte déjà écrit.
Appel, donc, à tous les meneurs de jeu potentiels qui souhaiteraient imaginer une proposition à partir de leurs propres préoccupations.

Nous reprécisons à l’attention des doctorants qu’ils sont plus que bienvenus, aussi bien à se proposer comme discutants pour un ouvrage, faire une proposition d’écriture, ou tout simplement comme participants fidèles et motivés.

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