Comment faire des récits de lions? Un exercice à partir du texte de Marion Langumier ("Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens", suite de la séance du 17 janvier 2023)
L'historiographie des régions marquées par la conquête coloniale est traversée par la question, récurrente, des points de vue : comment rendre compte de "la vision des vaincus", pour paraphraser N. Wachtel, en l'absence de sources autres que celles issues des pouvoirs coloniaux ? Comment reconstituer des points de vue qui échappent aux modalités "classiques" d'enregistrement du passé que constituent les sources écrites (presque toujours produites par ces mêmes pouvoirs coloniaux) ? L'histoire peut-elle accéder aux voix des "lions" autrement qu'en creux des sources produites par les "chasseurs" ?
Au delà situations (post)coloniales, on pourra élargir le problème à l’histoire des sans-voix ou sans écriture légitime - les femmes en partie, les « dominé.es », les « petites gens », toutes celles et tous ceux qui ne laissent que peu de traces. Au demeurant, si les chasseurs ont leurs historiens et leurs lions, ces derniers n'ont-ils pas leurs antilopes, et ainsi de suite ?
Au-delà des expérimentations menées par les historiens eux-mêmes pour contourner ce biais épistémologique (histoire orale, "grain archival", etc.), on propose ici d'étendre sans vergogne le champ du "document historique" et de tester les acceptions possibles du "récit historique".
L'exercice est le suivant : proposer un récit historique à partir d'un matériau résolument iconoclaste (un rêve, un geste, le bruissement d'un arbre, une invocation...) en traitant celui-ci comme un document d'archive, une "source" pour une histoire qu'il resterait à écrire.
Atelier ouvert à tous les membres du laboratoire (pour accéder aux matériaux de la séance, cliquez ici, authentification nécessaire).
L’objectif de cet atelier est de créer un espace de travail, de réflexion et de discussion bienveillante autour des travaux en cours des chercheurs et chercheuses du laboratoire, confirmé-e-s ou doctorant-e-s. Il s’agit d’offrir un espace de discussion souple, adapté aux besoins et aux envies de chacun-e.
Depuis 2017-2018, l’atelier « chantiers » propose une nouvelle formule qui vise à expérimenter collectivement des formats d’écriture.
Pour chaque séance, un « meneur de jeu » est invité à transformer une obsession, un problème d’écriture ou un problème théorique, en une proposition d’exercice d’écriture : comment écrire un texte dont les notes de bas de page peuvent se lire indépendamment du texte ? Comment faire un portrait à la manière de Toni Morrison ? À quoi ressemblerait un texte en volutes ? Quels seraient les effets d’un texte sans ponctuation ?
Chaque séance est organisée autour d’une proposition/consigne d’écriture à laquelle les participants répondent à partir de leurs matériaux, ou en retravaillant un texte déjà écrit.
Appel, donc, à tous les meneurs de jeu potentiels qui souhaiteraient imaginer une proposition à partir de leurs propres préoccupations.
Nous reprécisons à l’attention des doctorants qu’ils sont plus que bienvenus, aussi bien à se proposer comme discutants pour un ouvrage, faire une proposition d’écriture, ou tout simplement comme participants fidèles et motivés.
Atelier organisé par Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.